Robert Kennedy explique ses positions sur les vaccins à sa famille
Par Robert F. Kennedy, Jr.
L’an dernier (cette lettre a été rédigée en 2019) trois membres Kennedy de ma famille ont publié un article critiquant mon plaidoyer en faveur de vaccins sûrs. Notre différend familial ne fait que refléter l’empoignade nationale au sujet des vaccinations, qui divise les communautés et soulève des doutes quant à l’engagement du Parti démocrate envers certaines de ses valeurs fondamentales : l’aversion pour la censure, la méfiance vis-à-vis du pouvoir excessif des entreprises, le soutien à la liberté d’expression, le respect des convictions religieuses et philosophiques individuelles, la souveraineté sur nos corps et les droits des citoyens (codifiés par le Code de Nuremberg et d’autres traités dont nous sommes signataires) à refuser les interventions médicales forcées imposées par le gouvernement. Le débat a également soulevé des questions sur l’indépendance de notre presse et sur son rôle de champion de la liberté d’expression, ainsi que sur les droits garantis par le Premier Amendement de notre Constitution, comme rempart contre la collusion entre le gouvernement et les entreprises.
J’aime ma famille et je comprends leurs inquiétudes lorsque j’accuse des responsables du gouvernement de corruption. Les Kennedy entretiennent depuis longtemps des relations étroites et durables avec les agences de santé publique. Il est donc difficile pour nous de croire que des responsables de haut niveau mentiraient au sujet des vaccins. Mais « tous les problèmes sont simples », dit le proverbe, « jusqu’à ce que vous les étudiiez. »
Mon scepticisme
Je suis finalement devenu sceptique après 15 années passées à examiner ces questions, notamment dans le cadre de contentieux. J’ai été témoin de la manière dont les conflits financiers et les intérêts propres à ces institutions ont transformé les secteurs clés de l’administration de la santé publique en de véritables filiales des sociétés pharmaceutiques, qu’ils sont pourtant censés réglementer.
De nombreuses enquêtes menées par le Congrès et l’Inspecteur Général du HHS (Haute Autorité de la Santé USA) ont établi de manière récurrente qu’une majorité écrasante des responsables de la FDA (ANSM USA) – directement chargés de délivrer les autorisations de mise sur le marché des vaccins- et des responsables du CDC qui établissent le calendrier des recommandations vaccinales, avaient des liens d’intérêt financiers directs avec les fabricants de vaccins. Ces fonctionnaires sont souvent des actionnaires, des bénéficiaires de subventions ou des consultants rémunérés auprès des fabricants et, parfois même, des titulaires d’un brevet sur le vaccin précis qu’ils ont fait approuver. Ces conflits d’intérêt les incitent à recommander de plus en plus de vaccins, en ne s’appuyant que sur des bases scientifiques minimales.
L’industrie contrôle les politiques de santé
L’industrie pharmaceutique s’assure le contrôle des politiques de santé par le biais du budget des administrations. La FDA reçoit 45% de son budget annuel de l’industrie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire environ la moitié de son budget de sources privées, notamment de Big Pharma et de ses fondations alliées. Et l’on peut considérer le CDC comme une entreprise dédiée aux vaccins; Il détient 56 brevets vaccinaux et achète et distribue pour un montant de 4,6 milliards de dollars de vaccins par an dans le cadre du programme Vaccins Pour les Enfants, qui représente plus de 40% de son budget total. Plus encore, Big Pharma finance, alimente et contrôle directement des dizaines de programmes du CDC par l’intermédiaire de sa fondation.
Les fonctionnaires touchent des royalties
Le ministère de la santé (HHS) collabore avec les fabricants de vaccins pour développer, approuver, recommander et passer des mandats pour de nouveaux produits, avant de se partager les bénéfices de la vente de vaccins. Les employés du HHS peuvent percevoir jusqu’à 150 000 dollars annuellement en redevances sur les produits sur lesquels ils travaillent. Par exemple, des représentants clés du HHS touchent de l’argent sur chaque vente du vaccin controversé Gardasil de Merck contre le HPV, qui rapporte également des dizaines de millions de dollars par an à l’agence en royalties.
1986, la loi Big Pharma
En outre, en vertu de la Loi de 1986 créant le Programme National d’Indemnisation des Dommages Vaccinaux, le HHS officie en tant que représentant de l’Etat auprès du Tribunal des Vaccins (juridiction administrative spécialement instituée pour statuer sur les dommages vaccinaux) et il est légalement tenu d’exercer une défense contre toute plainte pour dommages vaccinaux. Et malgré ces obstacles à l’indemnisation, le HHS verse chaque année plus de 4 milliards de dollars d’indemnités aux Américains ayant subi des effets secondaires graves de la vaccination. Par conséquent, si le HHS publiait la moindre étude reconnaissant qu’un vaccin cause un préjudice, les plaignants pourraient utiliser cette étude à son encontre devant le Tribunal des Vaccins. En juin 2009, un haut responsable du HHS, Tom Insel, avait supprimé un poste budgétaire de 16 millions de dollars affecté à l’étude de la relation entre les vaccins et l’autisme par le Comité de coordination inter-agences pour l’autisme. Insel a fait valoir que les plaignants utiliseraient ces études contre le HHS devant le tribunal des vaccins.
De tels conflits engendrent une accélération directe de la mainmise de l’industrie sur les administrations. «Au lieu d’un organisme de réglementation et d’un secteur réglementé, nous avons maintenant un partenariat », déclare Michael Carome, ancien employé du HHS, et actuel directeur du groupe de défense des droits Public Citizen. Carome affirme que ces étroits liens financiers ont poussé le HHS à «se détourner des intérêts de la santé publique en faveur de ceux de l’industrie ».
En 1986, le Congrès – inondé par l’argent de Big Pharma (depuis ces 20 dernières années, l’industrie pharmaceutique est le numéro un pour les contributions politiques et les dépenses de lobbying) a promulgué une loi accordant une immunité légale générale aux fabricants pour les dommages causés par les vaccins. Si les vaccins étaient aussi sûrs que le prétendent les membres de ma famille, aurions-nous besoin d’exonérer les sociétés pharmaceutiques de toute responsabilité pour les dommages qu’ils causent ? Cette exclusion de responsabilité a généré une ruée vers l’or pour les sociétés pharmaceutiques, qui ont fait augmenter le nombre de vaccins recommandés, de douze injections de cinq vaccins en 1986 à 54 injections de 13 vaccins aujourd’hui. D’un petit milliard de dollars, l’industrie du vaccin s’est transformé en un géant de 50 milliards de dollars.
Une industrie criminelle
Étant donné que les vaccins n’entrainent pas de responsabilité légale en cas de dommage- et qu’ils représentent effectivement un marché obligatoire captif de 76 millions d’enfants, les entreprises n’ont que peu d’incitation à en assurer la sécurité. Le public doit faire confiance aux vertus morales de Merck, GlaxoSmithKline, Sanofi et Pfizer. Mais ces entreprises ont pourtant un lourd passé de pratiques imprudentes et malhonnêtes, même avec des produits qu’elles doivent vendre au public et pour lesquelles elles peuvent être tenues pour légalement responsable en cas de dommages. Les quatre entreprises qui fabriquent pratiquement tous les vaccins recommandés sont toutes des criminels déjà condamnés. Collectivement, elles ont payé pour plus de 35 milliards $ depuis 2009 pour avoir fraudé les organismes de réglementation, menti et corrompu fonctionnaires du gouvernement et médecins, usé de falsification scientifique, et avoir provoqué nombre de dommages sévères et de décès causés par des produits qu’elles savaient dangereux, mais qu’elles ont vendus comme sûrs et efficaces.
Ne faut-il pas avoir une forme de dissonance cognitive pour croire que les vaccins ne font pas l’objet de l’avidité, la négligence et la corruption qui touchent tous les autres produits pharmaceutiques ?
Pas d’études sur la sécurité des vaccins
Le HHS a également ignoré ses obligations statutaires qui consistent à étudier les effets secondaires causés par les vaccins et à améliorer la sécurité vaccinale. En 1986, le Congrès – prenant acte du fait que les sociétés pharmaceutiques n’avaient plus d’incitation à assurer la sécurité des vaccins – avait mandaté l’HHS pour étudier les effets secondaires causés par les vaccins, améliorer la sécurité vaccinale et présenter un rapport au Congrès, tous les deux ans, sur les progrès de cette mission. En 2018, j’ai intenté une action en justice qui a contraint l’HHS à admettre qu’en 36 années d’existences, il n’avait produit aucune de ces études critiques.
La surveillance de l’innocuité des vaccins après l’homologation est également catastrophique. Le système de déclaration des effets secondaires liés aux vaccins (VAERS) du CDC, auquel les médecins et les patients peuvent signaler volontairement des effets secondaires post-vaccinaux, a reçu 58 381 déclarations en 2018, dont 412 décès, 1 237 invalidités permanentes et 4 217 hospitalisations. Une revue, financée par le HHS, du système VAERS a conclu au fait que «moins de 1% des effets secondaires dus aux vaccins sont déclarés». Cela veut dire qu’il y a cent fois plus d’effets secondaires vaccinaux que ceux déclarés. Le CDC a néanmoins refusé de rendre obligatoire ou d’automatiser les déclarations VAERS.
Le programme de vaccination le plus agressif au monde n’a pas donné à notre pays les enfants en meilleure santé du monde. Nous nous classons maintenant au 35ème rang pour les résultats globaux en matière de santé, juste derrière le Costa Rica, ce qui fait des États-Unis, d’après la majorité des critères, y compris la mortalité infantile, la nation la plus malade du monde développé. Outre les 400 maladies chroniques et effets secondaires que la FDA soupçonne être liés aux vaccins, la génération vaccinée souffre d’un niveau sans précédent d’anxiété, de dépression et de troubles du comportement, qui va de l’agressivité à l’anorexie.
Une génération d’enfants malades
Les médias grand public et les médias sociaux, qui ont collectivement reçus 9,6 milliards de dollars des entreprises pharmaceutiques en 2016, se sont convaincus qu’ils protégeaient la santé publique en censurant de manière agressive les critiques envers ces produits pharmaceutiques rendus obligatoires, sans recours en responsabilité et non testés. Mais, l’absence d’enquêtes minutieuses de la part de la presse ne pousse pas l’industrie à améliorer la sûreté des vaccins.
Les enfants de cette génération gravement touchée grandissent désormais dans des écoles qui ont eu besoin de construire des salles de repos et des ailes entières consacrées à l’autisme, d’installer des chaises à bascule, d’engager des agents de sécurité et d’augmenter leurs dépenses pour éducation spéciale à hauteur de 25%,pour les accueillir. Ils sont pris en charge par la sécurité sociale qu’ils menacent de couler. Alors que les législateurs démocrates votent en faveur d’un plus grand nombre de vaccins obligatoires et appellent à la censure des inquiétudes en matière de sûreté, les candidats démocrates à l’élection présidentielle discutent de la façon de restaurer le système de soins de santé en crise de l’Amérique. Si nous ne traitons pas l’épidémie de maladies chroniques, de telles propositions reviennent à réorganiser les chaises longues sur le pont du Titanic.
Mon plaidoyer pour la science, la sécurité et la transparence
Ma conviction que toutes ou certaines de ces maladies pourraient être liées à la vaccination a été le catalyseur qui a détourné une partie de mon attention du travail dans les domaines de l’énergie et de l’environnement que j’aime, et m’a incité à devenir un avocat pour la sécurité vaccinale. J’ai sacrifié amitiés, revenu, réputation et relations familiales dans le cadre d’une campagne souvent solitaire, visant à forcer ces entreprises à effectuer les tests nécessaires qui permettraient de répondre de manière définitive à ces questions.
Les gens se feront vacciner lorsqu’ils auront confiance dans les régulateurs et dans l’industrie. Lorsque la confiance du public est perdue, la coercition et la censure deviennent les dernières options. Réduire au silence les critiques et déployer des pouvoirs de police pour imposer des médicaments non testés à un public réticent n’est pas une stratégie optimale dans une démocratie.
Mon oncle et mon père ont fait valoir que dans une société libre et ouverte, la réponse à des questions difficiles ne consiste jamais à interdire le débat. Ce dont nous avons besoin, c’est de science, pas de censure. Je ne suis pas anti-vaccination. Je suis pro-sécurité et pro-science. Je veux des études de sûreté robustes et transparentes, ainsi que des régulateurs indépendants. Ceci ne me semble pas constituer des exigences extrémistes conduisant à diviser notre parti ou nos familles. En tant qu’Américains et que Kennedy, nous devrions pouvoir avoir un débat civil et scientifique sur ces préoccupations légitimes.
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