La France, dernier pays d’Europe à réintégrer le personnel soignant non vacciné – mais sous quelles conditions ?
En août 2021, une loi a été votée en France obligeant les professionnels de santé à se faire vacciner contre le Covid-19. Elle est entrée en vigueur le 15 septembre. Ceux qui ont refusé de se soumettre à ce qu’ils considéraient comme une injection expérimentale n’ont plus été autorisés à venir sur leur lieu de travail. Des lois similaires ont également été votées dans d’autres pays comme l’Italie, la Grèce et dans plusieurs états des États-Unis. Cependant, la France semble avoir accompli un « exploit » qu’aucun autre pays n’a osé tenter..
Lorsque le monde « s’est ouvert » à nouveau après la crise, que les masques et les vaccins obligatoires ont été abandonnés pratiquement partout et que tout le monde a recommencé à vivre – tranquillement et sans grand bruit de la part des médias – le gouvernement français a maintenu les vaccins obligatoires pour le personnel soignant, contrairement à d’autres pays. Les mois ont passé et les preuves scientifiques ont confirmé ce que la plupart des gens savaient déjà : les vaccins contre le Covid ne protégeaient pas contre la transmission ni contre la ré-infection. Ce que les autorités sanitaires avaient affirmé être le « fondement » des vaccinations obligatoires avait tout simplement disparu.
Des jours, des semaines et des mois se sont écoulés sans qu’aucun changement de politique sanitaire n’intervienne. Des manifestations ont été organisées pour soutenir les travailleurs suspendus. De l’argent, de la nourriture et des vêtements ont été collectés pour aider les personnes dans le besoin qui ne savaient pas comment elles allaient pouvoir payer leur prêt immobilier, leur loyer et parfois même leurs courses. Beaucoup ont dû compter sur leur famille et leurs amis pour survivre, d’autres ont pris une retraite anticipée. Certains ont quitté la France pour travailler à l’étranger, d’autres ont changé de carrière, d’autres encore ont dormi dans leur voiture pour essayer de joindre les deux bouts et, malheureusement, certains ont fini par mettre fin à leurs jours par désespoir..
Leur statut de « suspendu » ne leur donnait droit ni à un salaire ni à des allocations de chômage. Toujours sous contrat, ils étaient en suspens, ils avaient un travail… mais sans gagner un centime. Le plus dur à supporter a sans doute été le silence – une grande partie de la population française, sans parler de la population mondiale, ne savait pas qu’ils restaient suspendus et ce que cela impliquait. Si vous en parliez à quelqu’un, il vous répondait qu’il ne pouvait pas croire que c’était vrai, qu’il pensait que vous vous trompiez.
Outre les médecins, les infirmières, les dentistes, les gynécologues, les chirurgiens, etc. qui s’occupaient directement des patients, d’autres professions se trouvaient aussi contraintes de quitter leur emploi si elles n’étaient pas vaccinées. Pompiers, personnel administratif travaillant dans le secteur de la santé, tous les professionnels ayant un lien avec le monde de la santé et non vaccinés ont dû partir, sans parler de tous les étudiants qui n’ont pas pu poursuivre leurs études de médecine parce que, non-vaccinés, ils n’ont pas pu obtenir de stage.
Il est difficile de dire combien il y a réellement de « suspendus ».
Le gouvernement aime citer des chiffres comme 3 000, tandis que d’autres estimations non gouvernementales vont jusqu’à 15 000. Le nombre réel se situe probablement quelque part entre les deux.
Certaines entités politiques ont tenté de soulever la question de la réintégration des travailleurs suspendus au Parlement français au cours de l’automne et de l’hiver 2022, mais en vain.
En février 2023, dans l’espoir d’attirer l’attention de la communauté internationale sur l’étau politique en cours dans son pays, le docteur Gregory Pamart a envoyé un message vidéo au monde. Le 11 mars, un grand rassemblement a également eu lieu à Lyon avec des professionnels de santé suspendus et des militants de toute la France unis pour faire entendre leur voix.
Cette vidéo est un montage qui comprend le message du Dr Pamart, les organisateurs de l’événement expliquant l’urgence de donner aux hôpitaux français une refonte complète et de réintégrer les travailleurs suspendus, ainsi que des images de la manifestation à Lyon.
Finalement, après 18 mois d’attente, le 30 mars 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) modifie sa recommandation. Les vaccins covid-19 sont désormais recommandés et non plus obligatoires pour les professionnels de santé.
Les questions qui restent en suspens sont les conditions de réintégration – vont-ils récupérer leurs salaires impayés ? La loi du 5 août sera-t-elle abrogée ou seulement suspendue ? Ceux qui choisiront de reprendre leur travail pourront-ils oublier l’exclusion et l’aliénation dont ils ont été victimes ?
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les hommes et les femmes courageux qui ont défendu leur autonomie corporelle, leur liberté de dire non à un traitement expérimental et qui ont tenu bon jusqu’à présent au prix de grands sacrifices personnels seront à jamais des héros. Il faut énormément de courage et d’esprit pour faire ce qu’ils ont fait et, ce faisant, ils ont inspiré des milliers de personnes à se battre elles aussi pour leur droit à la liberté médicale.
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