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Soulever des inquiétudes concernant l’Agence de Règlementation et d’Approbation des Médicaments et des Produits de la Santé Britannique (MHRA) : quelque chose semble faillir en Grande Bretagne

Une critique féroce et soutenue contre la MHRA, qui vient d’être publiée par le Groupe Parlementaire Multipartite (APPG) sur la réponse et le rétablissement en cas de pandémie, a été envoyée le 24 octobre de l’année dernière au Président de la Commission de la Santé et des Affaires Sociales. L’APPG est un groupe informel de parlementaires de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords. La Commission de la Santé et des Affaires Sociales est un organe permanent qui examine officiellement les performances du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales – et l’on peut en déduire qu’elle n’a pas tenu compte de cette lettre. Ce qui est surprenant dans cette lettre, outre son contenu franc, c’est la liste des 25 signataires qui comprend, non-seulement les conservateurs habituels, des membres du parti travailliste, du parti national écossais, des syndicalistes d’Ulster, notamment Esther McVey, qui est maintenant ministre, mais aussi trois non- parlementaires, dont le Professeur Carl Heneghan. Curieusement, Andrew Bridgen n’y figure pas, mais on peut supposer que tous les signataires ont accepté la publication de cette lettre et qu’ils veulent à tout prix que cette question soit soulevée d’une manière qui ne puisse être ignorée, à l’approche des élections générales.

Note: MHRA -Medicine and Healthcare products Regulatory Authority- Agence de Règlementation et d’Approbation des Médicaments et des Produits de la Santé britannique

APPG – All Party Parliamentary Group Groupe Parlementaire

IMMDS -Independent Medicines and Medical Devices Safety Review- Examen Indépendant de la Sécurité des Medicines et des Dispositifs Médicaux

https://appgpandemic.org/news/mhra-letter-health-select-committee

La lettre :

9 février 2024

Steve Brine MP
Comité de la Santé et des Affaires Sociales,
Chambre des Communes,
Londres, SW1A 0AA

Lettre par courriel

Envoyée le 24 octobre 2023

Cher Steve,

Nous vous écrivons au sujet de graves préoccupations concernant l’approche de l’Agence de Règlementation des Médicaments et des Produits de la Santé (MHRA) en matière de sécurité des patients, ainsi que des problèmes d’un système qui, loin de protéger les patients, continue de les exposer à de graves risques.

Dans son enquête approfondie sur le Primodos, le valproate de sodium et la mèche pelvienne, l’examen le plus récent des manquements à la sécurité des patients par l’IMMDS a mis en lumière un certain nombre de préoccupations. Dans le cadre de la mission qui lui avait été confiée, l’IMMDS a constaté que la réponse du système de santé n’était pas suffisamment solide, rapide ou appropriée, ce qui a conduit certains patients à subir des dommages parfois fatals, qui auraient pu être évités.

Le 17 juillet, le Groupe Parlementaire Multipartite sur la réponse et le rétablissement en cas de pandémie a entendu l’exposition de l’évidence du Professeur Carl Heneghan, qui a publié en 2018 une méta-analyse sur les tests de grossesse aux hormones orales et a fourni des preuves écrites et verbales à l’examen de l’IMMDS. Nous avons également entendu l’avocat Peter Todd, qui représente 74 personnes ayant souffert de thrombose ou de thrombocytopénie après avoir été vaccinées contre le Covid-19.

Ces éléments nous ont amené à penser que de graves problèmes de sécurité des patients persistaient, même au-delà des conclusions de l’examen de l’IMMDS. Nous penson que la MHRA est au cœur de ces défaillances endémiques bien plus importantes, et que celles citées dans cette lettre ne représentent que la partie émergée d’un iceberg de défaillances considérables.

Deux aspects du système sont particulièrement préoccupants :

Le système de Carte Jaune

Le système de carte jaune permet de notifier les Effets Indésirables suspectés des Médicaments (EIM) et a été créé pour servir de système d’alerte précoce; ce système ne répond pas aux attentes des patients. La notification par le public des effets indésirables suspectés est une source précieuse d’informations sur les effets nocifs possibles des produits pharmaceutiques. La recherche a montré qu’un nombre important d’admissions à l’hôpital sont causées ou compliquées par des EIM (16,5 %); aussi l’analyse des séjours des patients hospitalisés a montré que 15 % des patients subissent un ou plusieurs EIM, la moitié d’entre eux étant certainement ou probablement évitables.

L’IMMDS a écrit dans son rapport « First Do No Harm » :

1.20 Nous avons entendu parler d’un système qui ne permet pas d’identifier rapidement les effets indésirables importants d’un médicament ou d’un dispositif médical, parce qu’il n’a pas les moyens de le faire. Depuis des décennies, il existe un système connu sous le nom de « Carte Jaune » par lequel les cliniciens, et même les patients, peuvent signaler des effets indésirables soupçonnés d’être liés à un traitement. Cependant, il est clair que le nombre de signalements est largement insuffisant et que nos systèmes de réclamation sont à la fois trop complexes et trop diffus pour permettre une détection précoce des signaux.

La sous-déclaration entrave la capacité de détecter les signaux et d’attribuer les causes. Le coût pour la sécurité des patients d’un système aussi peu fiable peut être mesuré en termes de décès inutiles, de fardeau considérable pour la qualité de vie des survivants et du poids de 2,2 milliards de livres sterling sur le seul NHS England (National Health System).

Au Royaume-Uni, les patients sont impliqués dans les rapports de sécurité depuis 2005, mais seul un patient sur douze sait qu’il peut signaler un effet indésirable suspecté. Une revue systématique de 27 études réalisée en 2006 a révélé que le taux de sous-déclaration des effets indésirables était en moyenne de 94 %, voire de 98 %, ce qui signifie que seuls deux effets indésirables sur 100 ont été signalés à la MHRA. A titre d’exemple, une enquête menée auprès de pharmaciens britanniques a montré qu’ils ne s’intéressaient pas à la déclaration directe par les patients et qu’ils ne l’encourageaient pas. Seuls 19 % des répondants ont affiché un poster promouvant le système de Carte Jaune dans leur pharmacie. En 2018, la MHRA « a estimé que seulement 10% des réactions graves et entre 2% et 4% des réactions non-graves sont signalées »

Bien que ces données soient historiques, rien ne prouve que depuis la publication de « First Do No Harm », la situation se soit améliorée. Au contraire, les données indiquent une aggravation de la situation, comme le montre cette analyse des anticoagulants réalisée en 2023. Elle compare les rapports de la Carte Jaune aux rapports des hôpitaux sur les saignements gastro-intestinaux sur une période de cinq ans et suggère que la sous-déclaration reste un problème important. Le North West of England Hospital Trust a enregistré 12013 admissions d’urgence liées à des saignements. Parmi elles, 1058 prenaient des anticoagulants DOAC. Cependant, seuls 6 rapports de Carte Jaune DOAC (0,56 % des cas possiblement liés à DOAC) ont été effectués par le Trust au cours de la période.

La nécessité de réviser le système de la Carte Jaune a été soulignée par Sling the Mesh dans sa correspondance du 16 décembre 2022 adressée à votre Commission, lors de la seule et unique session de suivi, par l’IMMDS. Le point 9 pose la question suivante : « Pourquoi la MHRA refuse-t-elle d’obliger les médecins à enregistrer les complications dans le système de la Carte Jaune ? Une révision de la manière dont les événements indésirables sont enregistrés est un élément clé de la recommandation 6. Jusqu’à présent, tout ce que la MHRA a fait, c’est une « révision de l’apparence et de la convivialité » du système de la « Carte Jaune ». La véritable question qui se pose est celle de l’obligation pour les médecins d’enregistrer les événements indésirables. À l’heure actuelle, seule l’industrie est tenue de signaler les événements indésirables, mais elle n’en a aucune idée puisqu’elle n’est pas en contact avec les patients, comme le sont les médecins généralistes et les consultants.

Le rapport de l’IMMDS est clair, et nous sommes d’accord : 1.43 « La plateforme de notification spontanée pour les médicaments et les dispositifs médicaux, le système de la Carte Jaune, doit être réformée. Elle doit fournir un référentiel convivial, accessible et transparent des rapports d’événements indésirables ».

Conflits d’intérêts et transparence

L’aveu de la MHRA dans What we will do differently, publié en 2020, selon lequel « il y a une perception de manque de transparence sur la façon dont l’Agence prend ses décisions et sur les informations qu’elle fournit actuellement »; ceci implique l’existence de conflits d’intérêts. Souvent, les conflits d’intérêts et le manque de transparence vont de pair.

Le rapport 2004-5 de la Commission de la Santé de la Chambre des Communes intitulé « L‘influence de l’industrie pharmaceutique  » a révélé que « la MHRA est l’une des rares agences européennes dont le fonctionnement du système de règlementation des médicaments est entièrement financé par des redevances provenant de services rendus à l’industrie (dans d’autres pays, les agences de règlementation des médicaments ne sont le plus souvent financées qu’en partie par des redevances de licence) ». Les activités de la MHRA sont financées à 60 % par les droits de licence payés par les demandeurs d’autorisations de mise sur le marché et à 40 % par des frais de service annuels, également payés par l’industrie » et qu’elle « n’a pas examiné de manière adéquate les données relatives aux licences, et que sa surveillance après la mise sur le marché est inadéquate ».

La MHRA continue d’être principalement financée par les recettes provenant des frais de vente des produits et des services de règlementation : la répartition est la suivante : 50 % de frais de services, 25 % de frais périodiques de l’industrie et 25 % de financement du ministère. Le fait qu’en mars 2022, Dame June Raine, Directrice Générale de la MHRA, se soit vantée de la transition de l’Agence du statut de « Chien de garde » à « Facilitateur » ne peut être négligé; cela ne contribue guère à apaiser les soupçons de conflits et les implications pour la sécurité des patients.

Le manque de transparence, un problème tout aussi ancien et qui n’est pas surprenant étant donné la symbiose inhérente avec les conflits d’intérêts, peut être démontré par les réponses de la MHRA aux demandes de FOI (-Freedom Of Information- Liberté de l’Information).

Entre 2008 et 2017, seules 41 % des demandes ont abouti. Depuis 2019, le nombre de demandes a considérablement augmenté, passant de 609 à 1609 en 2021, probablement en raison des préoccupations liées à la règlementation des vaccinations Covid-19. Il en va de même pour le manque de qualité des réponses: 76 % de ces demandes ayant reçu une réponse en dehors des 20 jours ouvrables prévus par la loi; souvent, des exemptions ou des réponses vagues ou évasives ont été reçues.

La transparence et les conflits d’intérêts dans le système de santé ont été abordés dans la recommandation 8 de l’examen de l’IMMDS : « Le Registre du Conseil Général de la Medicine (GMC -General Medical Council) devrait être élargi pour inclure une liste des intérêts financiers et non pécuniaires de tous les médecins, ainsi que les intérêts cliniques particuliers des médecins et leurs spécialités reconnues et accréditées. En outre, l’industrie pharmaceutique et l’industrie des dispositifs médicaux devraient être tenues de déclarer les paiements effectués aux hôpitaux universitaires, aux instituts de recherche et aux cliniciens individuels ». Sling the Mesh estime que cette obligation devrait s’étendre à toutes les personnes et organisations impliquées dans le système, aux professionnels de la santé, aux hôpitaux universitaires, aux chercheurs/académiciens et aux organisations caritatives dans le domaine de la santé. Nous pensons qu’un registre séparé et dédié aux conflits d’intérêts est nécessaire.

Le manque de transparence et les conflits d’intérêts, ne favorisent guère les environnements nécessaires à l’accomplissement d’un devoir légal de protection de la sécurité des patients, crucial pour le maintien de la confiance du public.

L’Agence de règlementation des médicaments et des produits de santé

La mission de la MHRA est de « protéger et promouvoir la santé publique et la sécurité des patients, en veillant à ce que les produits de santé répondent à des normes appropriées de sécurité, de qualité et d’efficacité ». Nous surveillons les médicaments et les dispositifs et prenons rapidement les mesures nécessaires pour protéger le public en cas de problème ». Cependant, de l’approbation règlementaire à la pharmacovigilance post-commercialisation, la MHRA a l’habitude de décevoir les patients et, selon la recommandation 6 de l’IMMDS, elle « a besoin d’une révision substantielle, en particulier en ce qui concerne la notification des événements indésirables et la règlementation des dispositifs médicaux. Elle doit s’assurer qu’elle s’engage davantage auprès des patients et de leur résultats. Elle doit mieux faire connaître son rôle en matière de protection du public et veiller à ce que les patients jouent un rôle à part entière dans ce processus.

Nous ne voyons pas non plus comment l’esprit de la mission peut être concilié avec la vision du Dr Raine, qui considère son organisation comme un « Facilitateur » : facilitateur de quoi ? L’examen de l’IMMDS a révélé qu’il était « dangereux » de procéder à des tests complets avant la mise sur le marché, à une surveillance après la mise sur le marché et à un suivi à long terme des résultats (1.15), mais quelles réformes de fond ont été menées au sein de la MHRA pour apporter les améliorations nécessaires ?

Par exemple, au stade de l’approbation règlementaire, la MHRA fixe-t-elle des objectifs de sécurité pour l’homologation des médicaments ? Après l’octroi de l’autorisation, la MHRA peut-elle faire la distinction entre les réactions médicamenteuses suspectées et la maladie sous-jacente traitée pour déterminer les signaux de danger ? La MHRA ne tente pas d’évaluer ou de comparer la sécurité des différents vaccins, en raison de l’insuffisance des rapports enregistrés dans le système, ce qui empêche toute analyse : « Il n’est pas possible de comparer la sécurité des différents vaccins en comparant les chiffres présentés dans les rapports sur les vaccins. Les taux de notification peuvent être influencés par de nombreux facteurs, notamment la gravité des effets indésirables, leur facilité d’identification et l’étendue de l’utilisation d’un vaccin donné. Les rapports peuvent aussi être stimulés par la promotion et la publicité d’un produit »

En ce qui concerne les demandes d’accès à l’information, les demandes récentes concernant le suivi ou l’enquête de la MHRA sur les rapports de Cartes Jaunes montrent que la MHRA ne respecte pas les principes de base des Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance (BPV). Ces principes sont considérés comme essentiels par les lignes directrices de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA), auxquelles la MHRA semble toujours souscrire. Des principes essentiels tels que le suivi des informations manquantes et la transmission électronique en temps utile des rapports de Carte Jaune de toute source, ainsi que la collecte, le traitement, la gestion, le contrôle de la qualité, le codage et la classification.

La MHRA « ne dispose pas d’un processus d’enquête et de suivi des rapports de Carte Jaune individuels » (FOI 22/562), l’extraction des informations de suivi de la base de données EIM (Effets Indésirables des Médicaments) nécessite toujours une extraction manuelle (FOI 23/117). De son propre aveu, la MHRA ne peut pas suivre et ne suit pas les rapports de Carte Jaune de façon efficace. La FOI 23/379 nous apprend que la MHRA n’a suivi que 54 % des décès dans les Cartes Jaunes, signalés comme pouvant être liés à l’exposition à l’un des vaccins Covid-19. La technologie SafetyConnect, mise en œuvre dans le cadre de la réponse aux recommandations de l’IMMDS, selon un avis de décision de l’ICO, « nécessite d’autres améliorations avant de pouvoir être utilisée de manière routinière, c’est pourquoi elle n’a pas été utilisée jusqu’à présent pour les rapports sur les vaccins Covid-19 en dehors du programme de suivi des Cartes Jaune (YCVM -Yellow Card Vaccine Monitor) ». La MHRA a également expliqué qu’à l’heure actuelle, la fonctionnalité de programmation des suivis est limitée, ce qui signifie qu’elle ne peut pas être utilisée de manière routinière, car elle ne peut pas être appliquée rétrospectivement aux rapports déjà reçus, mais uniquement aux rapports nouvellement soumis. Enfin, la technologie SafetyConnect ne permet d’envoyer des demandes de suivi qu’aux utilisateurs déjà enregistrés au site de la Carte Jaune ».

Tout cela n’est devenu que trop évident dans la façon dont la MHRA a réagi aux rapports de décès consécutifs au vaccin d’AstraZeneca (AZ), lorsqu’il s’est avéré qu’il provoquait la maladie auto-immune appelée la thrombocytopénie thrombotique induite par le vaccin (VITT – « Vaccine-Induced Thrombotic Thrombocytopenia »). Le Danemark et d’autres pays européens ont suspendu immédiatement le vaccin le 11 mars 2021, dans l’attente d’une enquête plus approfondie, et ont pris rapidement les mesures nécessaires pour protéger le public. En revanche, la MHRA a déclaré qu’elle ne voyait aucune preuve d’un lien, malgré un signal provenant de rapports de Carte Jaune dès le 7 février, et n’a publié un avis de sécurité que le 7 avril, date à laquelle 24 millions de personnes avaient été vaccinées au Royaume-Uni sans que le système de pharmacovigilance de la MHRA n’ait détecté de problème. Deux mois après le Danemark, le 7 mai, la MHRA a retiré l’AZ pour les moins de 40 ans, mais seulement après d’autres décès inutiles, comme celui de Lisa Shaw, journaliste à la radio BBC, qui a reçu sa première dose de vaccin AZ le 29 avril. On peut supposer que c’est ce que le Dr Raine entendait par « Facilitateur ».

L’analyse statistique des rapports ne fait qu’évaluer la sécurité relative des médicaments et non la causalité de l’effet indésirable. En fait, en raison des méthodes utilisées dans son analyse de disproportionnalité pour les vaccins covidiques et non-covidiques, la MHRA a manqué des signaux de sécurité potentiels, comme le montrent les conclusions du rapport du Groupe Consultatif d’experts sur la pharmacovigilance de la Commission des Médicaments Humains (Commission on Human Medicines Pharmacovigilance Expert Advisory Group).

Il s’agit des mêmes rapports de Carte Jaune que June Raine a décrits comme étant la « méthode la plus importante de pharmacovigilance ». Compte tenu de l’insuffisance des rapports, de la complexité et de la nature diffuse du système de Carte Jaune et de la nouvelle technologie encore limitée -par sa fonctionnalité de programmation des suivis- et que l’EMA considère comme un principe essentiel de Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance, que l’étape post-autorisation est la plus cruciale du processus de sécurité des patients, la MHRA passera inévitablement à côté de signaux de sécurité vitaux. La sécurité des patients restera compromise face à une faille aussi fondamentale et étendue dans le suivi.

La MHRA est également responsable du contrôle et de l’application de la publicité pour les médicaments, conformément à la partie 14 des Human Medicines Regulations 2012, qui sont interprétés par la MHRA dans son document d’orientation The Blue Guide. Les publicités gouvernementales telles que celles publiées dans le Daily Mirror et Netmums enfreignent du moins l’interdiction d’utiliser le mot « sûr ». Les préoccupations soulevées directement auprès de la MHRA ont reçu une réponse habituellement dédaigneuse et évasive. En effet, même avec des publications telles que What we will do differently ou sa proposition de stratégie d’implication des patients et du public pour 2020-5, l’Agence préfère bricoler plutôt que de procéder volontairement aux changements urgents et radicaux qui s’imposent.

Toutes ces préoccupations ne sont que peu… à la lumière de la publication de la Commission de la Santé de la session 2004-2005 de la Chambre des Communes sur la Santé – Quatrième rapport.

Le rapport note qu’il n’y a pas eu d’enquête de la Commission Spéciale sur l’Industrie depuis le rapport de la Commission Spéciale sur les Médicaments Brevetés en 1914. « Le système de règlementation, la profession médicale et le gouvernement n’ont pas réussi à faire en sorte que les activités de l’industrie soient plus clairement alignées sur les intérêts des patients et du NHS.

« L’autorité de règlementation, qui est chargée de contrôler une grande partie du comportement de l’industrie, présente d’importantes lacunes. Le manque de transparence a joué un rôle majeur dans la poursuite de ces défaillances. Le secret traditionnel qui entoure le processus de règlementation des médicaments a isolé les régulateurs du retour d’information qui, autrement, vérifierait, testerait et stimulerait leurs politiques et leurs performances. L’échec peut être mesuré par les mauvais antécédents de la MHRA en matière de reconnaissance des risques liés aux médicaments, par une communication médiocre et par le manque de confiance du public. Le secret règlementaire sous-tend également le biais de publication et d’autres pratiques inacceptables. La proximité qui s’est développée entre les régulateurs et les entreprises a privé l’industrie d’un contrôle de qualité et d’un audit rigoureux »

Les conclusions du rapport étaient prophétiques dans la mesure où elles prédisaient l’augmentation de l’utilisation dangereuse des médicaments et la médicalisation croissante de la société. En outre, les recommandations de ce rapport soulignent la nécessité de se concentrer davantage sur la mise à jour des profils avantages/risques des médicaments dans le Résumé des Caractéristiques du Produit, à la suite d’un examen systématique après la mise sur le marché.

Conclusion

L’un des objectifs sous-jacents aux recommandations de l’examen de l’IMMDS était de veiller à ce que des mesures soient prises pour améliorer l’approche du système de santé en matière de sécurité des patients et ainsi minimiser le risque que de telles tragédies se reproduisent à l’avenir.

Après des années, et dans certains cas deux décennies, il semble que peu de progrès aient été réalisés, en particulier en ce qui concerne la MHRA. Entre-temps, nous avons des annonces telles que la Vision 2021 des sciences de la vie au Royaume-Uni et, plus récemment, le fait que la MHRA cherche de plus en plus à mettre les médicaments sur le marché plus rapidement, avec moins de données préalables à l’approbation et plus de recherches post-approbation. Tout cela est supervisé par un organisme de règlementation encore largement financé par l’industrie dont il approuve les produits et assure la pharmacovigilance après la mise sur le marché, qui manque toujours de transparence, n’examine pas correctement les données relatives à l’homologation, la surveillance après la mise sur le marché est inadéquate et les problèmes de notification et de détection des effets indésirables des médicaments et des réactions aux dispositifs sont toujours aussi répandus.

Quelles conclusions devons-nous tirer de l’apparente réticence d’un législateur, largement financé par ceux qu’il règlemente, à divulguer des données au public qu’il prétend protéger ? Cela soulève une question sérieuse : s’agit-il d’un organisme de règlementation qui se préoccupe avant tout de la sécurité des patients, qui surveille les médicaments et les dispositifs et qui prend les mesures nécessaires pour protéger le public rapidement en cas de problème ? Nous nous sentons obligés de conclure que la MHRA est en effet devenue un facilitateur pour l’industrie pharmaceutique, la sécurité des patients n’étant plus sa préoccupation première.

Seul un comité restreint peut enquêter sur de telles questions et formuler des recommandations au gouvernement qui, selon nous, doivent, entre autres, inclure des changements législatifs concernant les personnes tenues de signaler les effets indésirables, des changements dans le financement de la MHRA, la séparation des fonctions d’approbation règlementaire et de pharmacovigilance post-commercialisation, une plus grande inclusion des patients pour améliorer le système actuel, une plus grande transparence dans tous les domaines et une application adéquate de la partie 14 des Règlementations sur les Medicines Humaines -Human Medicines Regulations 2012.

L’accumulation de preuves et l’examen de l’IMMDS ont montré que l’approche de la MHRA en matière de sécurité des patients nécessitait une révision radicale. Pour reprendre les termes de la baronne Cumberlege dans sa correspondance du 15 décembre 2022 adressée à la Commission, « votre contrôle est vital pour obliger le système à rendre des comptes ». Nous demandons instamment au Health and Social Care Select Committee de lancer une enquête approfondie, de grande envergure et attendue depuis longtemps, sur la MHRA, qui a supervisé et continue de superviser ces questions, dans un système en proie à des conflits, et qui est souvent trop en retard dans la détection et l’action pour prévenir les préjudices graves. Le coût humain pour les patients et la charge financière pour le système de santé sont considérables et l’absence d’action ne fera qu’aggraver les dommages et la perte de confiance du public.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,

APPG on Pandemic Response and Recovery Coprésidents :
Rt Hon Esther McVey MP
Graham Stringer MP

Autres signataires :
Philip Davies MP
Sammy Wilson MP
Lord Strathcarron
Baroness Foster of Oxton
Thomas Coke, le comte de Leicester
Sir Graham Brady MP
Sir Christopher Chope MP
Jim Shannon MP
Allan Dorans MP
Simon Fell MP
Danny Kruger MP
James Grundy MP
Yvonne Fovargue MP
George Howarth MP
Chris Clarkson MP
Hannah Bardell Député
Damien Moore Député
Nick Fletcher Député
Lord Alton of Liverpool
Philip Hollobone Député
William Wragg Député
Alec Shelbrooke Député
Miriam Cates Députée

Présidente de l’ACDHPT et secrétariat de l’APPG sur les tests de grossesse aux hormones (Primodos) – Marie Lyon

Fondatrice de Sling the Mesh et Secrétariat de l’APPG sur les mailles chirurgicales – Kath Sansom

Professeurde médecine factuelle à l’Université d’Oxford, directeur du Centre de médecine factuelle et médecin généraliste du NHS travaillant dans le domaine des soins urgentsProfesseur Carl Heneghan

Publié à l’origine par appgpandemic

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