Si la Suède a gagné, pourquoi les taux de natalité suédois sont-ils en chute libre ?
Aujourd’hui, il n’y a pas photo pour les dissidents de la gestion de la crise du Covid-19 (ou du moins pour ceux qui sont le plus amplifiés sur X ): « la Suède a gagné », c’est-à-dire qu’elle s’est opposée à la tendance et a refusé les confinements, choisissant de subir le choc initial d’une surmortalité plus élevée au début de la crise, et d’être finalement récompensée par une surmortalité plus faible, sur la durée officielle de la pandémie dans son ensemble.
Des graphiques comme celui ci-dessous, qui montre que la Suède a enregistré la surmortalité la plus faible de toute l’Europe pendant la période de la pandémie, sont largement cités comme preuve ostensible de la victoire de la décision suédoise de ne pas confiner.
Mais l’opposition aux mesures Covid s’est spectaculairement trompée en citant ces données, car si la Suède a effectivement résisté au confinement, elle n’a en aucun cas résisté à la vaccination de masse. Comme le montre le graphique Statista ci-dessous, la Suède avait en fait l’un des taux de vaccination Covid-19 les plus élevés d’Europe.
Nombre de doses de vaccins Covid-19 administrées en Europe jusqu’en janvier 2023, par pays (pour 100 personnes)
Si le classement des taux de vaccination n’est pas tout à fait le reflet du classement de la mortalité, il est néanmoins frappant de constater que si la Suède, qui a un taux de vaccination élevé, présente la surmortalité la plus faible dans le graphique de la mortalité, la Bulgarie, qui a le taux de vaccination le plus faible, présente la surmortalité la plus élevée.
En effet, tout le haut du tableau de mortalité, c’est-à-dire les pays ayant la mortalité la plus élevée, est constitué de pays d’Europe de l’Est, qui ont atteint des taux de vaccination relativement faibles. Par conséquent, si l’on en croit les données du premier graphique, il semblerait que le gagnant soit moins la Suède – puisque pratiquement tous les autres pays avaient de toute façon confiné leur population – et plus la vaccination Covid-19.
Il convient peut-être de noter ici que le premier graphique provient précisément de Statistics Sweden – qui n’est pas exactement une source neutre dans ce domaine – et qu’il a été commandé par le quotidien suédois Svenska Dagbladet en vue d’une interview avec Anders Tegnell, l’architecte de la réponse suédoise à la crise sanitaire de Covid-19.
Quoi qu’il en soit, un groupe de médecins suédois dissidents, connu sous le nom de The Doctors’ Appeal/Läkaruppropet, a remis en question la nouvelle orthodoxie sur la prétendue « victoire » de la Suède dans sa gestion de la crise Covid, en attirant l’attention sur d’autres données qui sont tout sauf « gagnantes ». En effet, si la mortalité suédoise est restée relativement stable, la natalité suédoise, elle, s’est effondrée.
Comme le montre le graphique ci-dessous du groupe Läkaruppropet, les taux de natalité suédois sont inférieurs à la tendance des dix dernières années depuis au moins 20 mois et le déficit de natalité suédois s’est progressivement aggravé, atteignant au plus bas -15,5 % en avril de cette année et se maintenant à près de -15 % selon les derniers chiffres. Les médecins du Läkaruppropet soulignent d’ailleurs que la baisse de la natalité suédoise a commencé après la généralisation de la vaccination Covid-19 pour les femmes en âge de procréer.
Ecart en % du taux de natalité en Suède entre octobre 2021 et août 2023, comparé aux taux attendus, basés sur la tendance de la décennie précédente
En tout, sur les 20 mois de jan 2022 à août 2023, le taux de naissances pour les femmes de 18 à 45 ans/100 000 a diminué de 10,1% comparément à la moyenne pour la période 2012-2021
Mais il y a là un paradoxe évident : Si les toxicités des vaccins Covid-19 ont eu un impact si important sur la natalité, pourquoi n’ont-elles pas également eu un impact important sur la mortalité ?
Les médecins du Läkaruppropet suggèrent que c’est peut-être le cas. Ils notent (ici) que la surmortalité suédoise en 2022 était au deuxième rang des plus élevées des 20 dernières années et suggèrent qu’elle aurait en fait été la plus élevée sans les dommages iatrogènes des traitements donnés aux Suédois vulnérables, atteints du Covid-19 en 2020.
Le célèbre graphique « La Suède a gagné » reproduit ci-dessus utilise une moyenne de trois ans (2017-2019) avant la pandémie comme base de référence pour le calcul de la surmortalité. (Pour en savoir plus sur la méthologie, voir le post de Bjorn Lomborg ici). En utilisant cette même base et les statistiques officielles suédoises ici, nous pouvons calculer que la Suède a connu une surmortalité d’un peu plus de 4 % en 2022, contre un peu plus de 1 % en 2021.
Il s’agit peut-être d’une victoire relative par rapport à d’autres pays. Mais pour la troisième année de la pandémie – à ce moment-là, la Suède aurait certainement dû bénéficier des avantages de l’immunité collective contre le Covid-19 que nul autre qu’Anders Tegnell avait vantée à une époque – il est difficile de voir comment cela peut être considéré comme une victoire en termes absolus.
Cet article a été publié à l’origine par l’Institut Brownstone
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