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L’OMS ignore – ou déforme sciemment – ses propres données sur le COVID

Tout en trompant délibérément les pays et les médias en affirmant que le risque de pandémie augmente rapidement, les dirigeants de l’OMS sont parfaitement conscients que les décès dus aux maladies infectieuses et aux pandémies ont diminué au cours des siècles passés et qu’ils diminuent encore aujourd’hui.

Publié dans The Defender le 29 mai 2024, par David Bell, Brownstone institute

Il serait plus facile d’ignorer les délibérations de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) à Genève cette semaine, mais le discours d’ouverture du directeur général, Tedros Ghebreyesus, mérite une réponse.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son directeur se détachent complètement de la réalité, ce qui montre à quel point l’OMS est devenue dangereuse et inapte à remplir sa mission.

Il est manifestement hors de question de procéder à un vote, au cours de la prochaine semaine de délibérations de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS), sur quoi que ce soit d’important que l’OMS pourrait être amenée à mettre en œuvre.

Tedros mettait l’accent sur les pandémies et les accords chancelants destinés à faire face à leur risque, le nouvel accord sur les pandémies et les amendements au Règlement sanitaire international (RSI).

Bien que ces accords soient édulcorés et que le traité sur les pandémies ne fasse peut-être même pas l’objet d’un vote, le fait qu’il continue de justifier de concentrer plus de pouvoir et de coordination à l’OMS en dit long sur le problème auquel nous sommes confrontés.

Comme le souligne Tedros dans son discours, la période de la pandémie de COVID-19 a entraîné jusqu’à 20 millions de décès supplémentaires. Mais ce sont les politiques soutenues par l’OMS qui ont permis d’atteindre ce résultat, pour un virus dont la mortalité touchait principalement les malades chroniques de plus de 75 ans.

L’OMS note qu’un peu plus de 7 millions de ces décès sont directement imputables au virus. Une grande partie des 13 millions qui restent sont des personnes qui sont mortes dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, dans des populations où moins de 1 % des gens ont plus de 75 ans et la moitié ont moins de 20 ans, comme en Afrique subsaharienne.

Il s’agit là d’une réussite stupéfiante, consternante, incompétente et tout à fait prévisible. Cependant, la situation va encore s’aggraver.

Les politiques promues par l’OMS ont coupé les chaînes d’approvisionnement, fermé les lieux de travail de dizaines de millions de travailleurs journaliers, entravé les voyages et le tourisme dont dépendent des millions de personnes à faible revenu, clos des marchés et poussé des centaines de millions de personnes dans une situation de grande pauvreté.

Elles ont augmenté l’endettement des nations au niveau mondial, avec des effets directs sur la mortalité infantile et la capacité de croissance des économies futures.

Comme l’a prédit l’OMS elle-même, les décès dus au paludisme et à la tuberculose ont augmenté et continueront d’augmenter à mesure que l’impact de l’accroissement de la pauvreté se fera sentir.

Le financement des programmes essentiels d’assainissement et de nutrition a diminué, l’OMS ayant fait pression pour que le financement soit réorienté vers la vaccination de masse dans les pays à population jeune contre une maladie des personnes âgées contre laquelle ces jeunes étaient déjà immunisés, avec l’appui de slogans franchement idiots ayant plus à voir avec la publicité qu’avec la santé publique, tels que « Personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. »

En fermant les écoles, jusqu’à deux ans dans certains pays, le monde a consolidé la pauvreté et l’inégalité intergénérationnelles, nuisant de manière écrasante à des centaines de millions d’enfants dont l’avenir est des plus incertains.

Le travail infantil a augmenté et jusqu’à 10 millions de filles supplémentaires sont forcées de se marier, avec la pauvreté et les abus que cela implique. Lorsque Tedros déclare dans son discours d’ouverture de l’Assemblée mondiale de la santé que « le monde entier a été pris en otage », c’est à cela qu’il doit faire référence.

Le monde a été pris en otage par des gens épouvantables qui ont pris le contrôle de la santé publique, ont utilisé l’OMS comme un outil, avec l’accord de ses dirigeants et ont réalisé des centaines de milliards de dollars de profit en infligeant ces préjudices à d’autres personnes. En effet, comme le note Tedros, « le COVID a touché tout le monde. »

Au milieu de toute cette rhétorique, l’OMS ignore complètement, et déforme sciemment, ce que ses propres données lui indiquent sur le risque de pandémies naturelles.

Tout en trompant délibérément les pays et les médias en affirmant que le risque de pandémie augmente rapidement, elle sait parfaitement que les décès dus aux maladies infectieuses et aux pandémies ont diminué au cours des siècles passés et qu’ils diminuent encore aujourd’hui.

Les bases de données et les citations des rapports de l’OMS, de la Banque mondiale et du groupe d’experts indépendants de haut niveau du G20 en témoignent.

Les causes des décès dus aux maladies infectieuses sont principalement liées à une mauvaise alimentation, à de mauvaises conditions d’hygiène et à un manque d’approvisionnement en médicaments de base. Tous ces éléments, qui s’étaient améliorés avant 2020, sont désormais menacés.

Prétendre que les nouvelles technologies de diagnostic qui nous permettent de distinguer les petites épidémies de virus d’arrière-plan et en déclin constituent un risque accru est une erreur de santé publique qui doit certainement être délibérée.

Lorsque Tedros affirme que les équipes de rédaction des accords sur la pandémie « ont opéré au milieu d’un torrent de fausses informations et de désinformation », il a raison, mais ces informations ne provenaient pas de la source qu’il suggère.

Ainsi, lorsqu’on nous dit que « le monde n’était pas préparé » au COVID-19, nous devrions comprendre que nous n’étions pas préparés au détournement de l’OMS et de la politique de santé publique, pour un virus dont le taux de létalité dans la plupart des pays n’était guère différent de celui de la grippe.

Prétendre que les décès dus aux confinements étaient dus au COVID-19 ajoute au déni actuel de la réalité. « Lockdowns » (« confinement » en anglais) était et devrait rester un terme qui décrit l’emprisonnement.

Dans le domaine de la santé publique, ce concept a été promu par ceux qui ont, à la fin des comptes, tiré grand profit de la débâcle du COVID-19, à savoir les bailleurs de fonds privés et la haute finance, ainsi que leurs partisans. Ce n’est pas pour rien que la santé publique mettait auparavant l’accent sur l’honnêteté des messages et le choix individuel.

Si le monde veut réellement s’attaquer au risque présenté par une répétition de la crise du COVID-19, il doit s’attaquer à sa cause, et il est de plus en plus probable qu’il s’agisse d’une fuite de laboratoire dans le cadre d’une recherche sur le gain de fonction. Rien dans les textes de l’accord proposé sur la pandémie ou des amendements au RSI n’y fait référence.

Dépenser des dizaines de milliards par an pour un réseau de surveillance des menaces naturelles appauvrira des millions de personnes et détournera des fonds pour des maladies beaucoup plus graves, mais ne fera rien pour résoudre le problème des laboratoires de recherche payés pour accroître la virulence des virus chez l’homme.

Le système PABS proposé dans l’accord sur la pandémie, dans lequel l’OMS supervisera un transfer accru d’agents pathogènes entre les laboratoires et les sociétés pharmaceutiques partenaires de l’OMS, augmentera probablement davantage les risques qu’il ne les réduira.

Nous pouvons tous être soulagés que les textes proposés pour la lutte contre la pandémie aient été édulcorés par rapport à leur version originale et que l’accord sur la pandémie ne soit pas prêt pour cette session de l’Assemblée mondiale de la santé.

Toutefois, toute augmentation et concentration de pouvoirs entre les mains de l’OMS, dans son état actuel, est dangereuse. Le monde a suffisamment souffert au cours des quatre dernières années des erreurs fondamentales et d’une désinformation délibérée de la part d’une agence internationale qui connaissait très bien les enjeux.

Tant que l’on ne s’attaquera pas aux causes profondes de cette situation, notamment l’influence toujours plus grande exercée sur l’organisation par des personnes privées et des grandes entreprises, et les conflits d’intérêts flagrants dans les partenariats public-privé tels que Gavi et CEPI, le monde risque de plus en plus de voir se répéter la catastrophe qu’il a récemment subie.

Nous devons d’abord nous pencher sur les raisons pour lesquelles la santé publique internationale est désormais axée sur le profit et la centralisation, plutôt que sur la santé des populations. Cela ne se fera pas dans la version actuelle de l’OMS et ne figure pas à l’ordre du jour de l’AMS.

Nous sommes confrontés à un déni massif de la réalité de la part de l’OMS et de ses dirigeants. Tant que cette situation ne sera pas corrigée, tout vote de l’Assemblée mondiale de la santé accordant de nouveaux pouvoirs et responsabilités à l’OMS ne sera probablement pas dans l’intérêt des peuples du monde ou des pays dans lesquels ils vivent.

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